PosterJ'irai au paradis car l'enfer est ici: Regia Xavier Durringer; Cu Edouard Montoute, Simon Abkarian; Rating ; Premiera internațională 01.10.1997; Sinopsis J'irai au paradis car l'enfer est ici. Acest film nu are sinopsis. Contribuie la această Jirai au paradis car l'enfer est ici est un picture de rĂ©crĂ©ation Espagnol gĂ©rĂ©s de Riley Leo, enregistrĂ© par Michael Kyle aussi construit par Arthur Ashton, prĂ©sentĂ© en 1995. Conçu sur conan, personne de RO FĂ©e, cinĂ©ma est un redĂ©marrage qui affiche les facteurs du expĂ©rimental. AboutJ'irai au paradis car l'enfer est ici. In this French gangster drama, a young hoodlum, new to his famed father’s dubious profession, successfully completes his first hit but then finds himself trapped in between a brutal vendetta between rival gangs. To save himself, Francois joins forces with a motley gang of crooks, led by the Punk junkie, poĂšte : Daniel Darc, une vie entre enfer et paradis « J’irai au paradis car c’est en enfer que j’ai passĂ© ma vie », chantait Daniel Darc sur son avant-dernier album : l’ancien chanteur de Taxi Girl vient de mourir, Ă  53 ans. Rue89 l’avait rencontrĂ© pour parler de rock, de drogues mais aussi de livres : « Un rocker ne fait pas que du rock », nous expliquait-il. Jirai au paradis car l'enfer est ici 1 octobre 1997 8 membros La descente aux enfers d'une bande de petits truands. In this French gangster drama, a young hoodlum, new to his famed father's dubious profession, successfully completes his first hit but then finds himself trapped in CINEMA/ J'Irai Au Paradis Car l'enfer Est Ici - 1997 - Claire Keim - Arnaud Giovaninetti - 40x60cm - Affiche Originale : Amazon.fr: Cuisine et Maison. Continuer sans accepter . Choisir vos prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de cookies. Nous utilisons des cookies et des outils similaires qui sont nĂ©cessaires pour Jirai au paradis car l'enfer est ici 1 octobre 1997 8 czƂonkowie La descente aux enfers d'une bande de petits truands. In this French gangster drama, a young hoodlum, new to his famed father's dubious profession, successfully completes his first hit but then finds himself trapped in AccueilCritiques J’Irai au Paradis car L’Enfer Est ici. Critiques Films. J’Irai au Paradis car L’Enfer Est ici. par Olivier GuĂ©ret 07/10/1997. PubliĂ©: 07/10/1997 DerniĂšre mise Ă  jour le 16/05/2021. Titre français : J'Irai Au Paradis Car L'Enfer Est Ici. Equipe: DurĂ©e : 115’ Genre: Date de sortie: 07/10/1997. Cotation: 3/ 6. Si vous avez manquĂ© le dĂ©but: AprĂšs un TitreJ'irai au paradis car l'enfer est ici RĂ©alisateur:Xavier Durringer Acteurs:Arnaud Giovaninetti, GĂ©rald Laroche, Claire Keim Sortie:1997 DurĂ©e:1h55 Genre:Prise de conscience d'une machine Ă  tuer Note:17/20 Histoire:François est un fils de mac. Depuis tout petit les tueries et les rĂ©glements de comptes, il baigne dedans. Quatreans aprĂšs son premier long mĂ©trage, La Nage indienne, Xavier Duringer signe avec J’irai au paradis car l’enfer est ici un film qui, par la force de son rĂ©alisme, s’approche de la forme narrative du documentaire. Rien n’est laissĂ© au hasard. La mise en scĂšne est musclĂ©e, le scĂ©nario documentĂ©. Ce dernier a d’ailleurs OofN. In this French gangster drama, a young hoodlum, new to his famed father's dubious profession, successfully completes his first hit but then finds himself trapped in between a brutal vendetta between rival gangs. To save himself, Francois joins forces with a motley gang of crooks, led by the emotionally unstable Rufin, and tries to wait the situation out while amusing himself with the affections of a nightclub chanteuse. Meanwhile, his colleagues are being killed off, one by one, leaving him to wonder whether or not his father will use his clout to save More Film Informazioni su J'irai au paradis car l'enfer est ici In this French gangster drama, a young hoodlum, new to his famed father’s dubious profession, successfully completes his first hit but then finds himself trapped in between a brutal vendetta between rival gangs. To save himself, Francois joins forces with a motley gang of crooks, led by the emotionally unstable Rufin, and tries to wait the situation out while amusing himself with the affections of a nightclub chanteuse. Meanwhile, his colleagues are being killed off, one by one, leaving him to wonder whether or not his father will use his clout to save him. Dove puoi guardare J'irai au paradis car l'enfer est ici online? Film suggeriti Damso est passĂ© en l’espace d’un an de rappeur violent Ă  rappeur philosophe aux yeux du public. Cette lecture linĂ©aire de son Ɠuvre est en partie injuste tant le rappeur bruxellois a toujours accordĂ© de l’importance au concept. Il fait cependant partie des rappeurs chez qui le son et le concept qui le justifie sont dĂ©sormais Ă©valuĂ©s Ă  mĂȘme hauteur. Pourtant il semblerait qu’une erreur fondamentale reste logĂ©e dans la comprĂ©hension majoritaire de son Ɠuvre. S’il est identifiĂ© que la violence, le sexe et plus gĂ©nĂ©ralement le rapport Ă  soi ipsĂ©itĂ© et Ă  autrui sont les thĂšmes favoris de Damso, leurs implications et leur agencement semble parfois aller contre ce que le rappeur cherche Ă  exprimer. LithopĂ©dion 2018, son troisiĂšme album, aura cristallisĂ© cette incomprĂ©hension en prenant Ă  dĂ©faut des personnes qui attendaient
autre chose, qui n’était pas exactement ce que Damso cherchait Ă  proposer. En revenant sur cet album, accoudĂ© Ă  IpsĂ©itĂ© 2017 et Batterie faible 2016, nous verrons comment Damso parle de sa masculinitĂ©, se bat avec et contre elle et comment cette conflictualitĂ© a probablement Ă©tĂ© sous-estimĂ©e. Au fond ce que propose cet article c’est d’apprĂ©cier l’Ɠuvre de Damso sous le prisme de la masculinitĂ© dĂ©vastĂ©e qu’il raconte dans LithopĂ©dion aprĂšs l’avoir magnifiĂ©e DĂ©brouillard, Nwar is the new black
 et questionnĂ©e AmnĂ©sie, Macarena
. Lexique Damso IpsĂ©itĂ© En philosophie le terme ipsĂ©itĂ© se rĂ©fĂšre au caractĂšre fondamental de l’ĂȘtre, de la conscience d’ĂȘtre soi-mĂȘme. Damso l’a dĂ©crit en interview comme le travail de toute une vie pour se retrouver par-delĂ  les blessures infligĂ©es comme reçues de la vie. Faire du saal Être compĂ©tent dans ce qu’on fait. LithopĂ©dion FƓtus calcifiĂ© dans le corps de la mĂšre dans de trĂšs rares cas de grossesse ultra-utĂ©rine. Damso le rĂ©sume par la prĂ©sence d’un corps mort dans un corps vivant. LithopĂ©dion est traversĂ© de doutes. Chaque piste Ă©branle l’édifice qui sortait du prĂ©cĂ©dent album. Pourtant rien de plus Ă©vident. IpsĂ©itĂ© racontait le retour Ă  soi – se chercher pour se soigner. Le Damso d’IpsĂ©itĂ©, et celui de Batterie Faible dans une moindre mesure, revisitait ses histoires, sa vie, son rapport au monde depuis le fond de son ĂȘtre afin de le consolider. Le hashtag Vie tient peut-ĂȘtre d’elle/ De son cou pendu Ă  la corde Trop jeune pour comprendre l’impact des mots/ J’men fous de c’qu’elle veut tant que j’ai ce qu’il me faut » AmnĂ©sie, 2016 Au cƓur de cette entreprise de reconstruction il y a AmnĂ©sie le moment oĂč ĂȘtre soi a tuĂ© autrui. Il est impossible d’écouter Damso sans trouver en creux ce pĂ©chĂ© originel, ce moment oĂč l’appel Ă©goĂŻste de la chair aura coĂ»tĂ© une vie. Il ne dit aprĂšs tout rien de plus en interview quand il parle du manque d’Amour vrai remplacĂ© par un ersatz vulgaire, cru, centrĂ© sur soi mais qui devient finalement destructeur pour soi comme autrui. Voyage au bout de soi Cette question de la prĂ©dation, puisque c’est de ça qu’il s’agit, agite Ă©normĂ©ment Damso. Au point qu’il a fait du sexe et son champ lexical le pilier de son Ă©criture. Le sexe exprime, selon lui, l’ensemble des relations dans notre monde. Sous son air prosaĂŻque, qui donne Ă  l’écriture de Dems cet aspect cru et imagĂ©, le rapport sexuel entre les deux genre est le symptĂŽme du mal mĂ©taphysique de notre Ă©poque. La prise de pouvoir du corps sur le cƓur n’est qu’un mouvement de dĂ©fense. La figure de Damso, surpuissante, est une carapace qui se fissure ponctuellement pour mieux se renforcer. L’homme est un loup pour l’homme mais surtout pour la femme. Damso ne fait que dĂ©cliner des histoires vĂ©cues ou non importe peu oĂč la faim de soi consume l’autre. Et il est finalement logique qu’en bout de chemin, aprĂšs des rĂ©miniscences plus ou moins violentes, se rĂ©vĂšle l’horreur la plus absolue une Ăąme pour deux. J’recule d’un pas puis d’un autre J’crois que j’deviens parano Mon cƓur se serre, de la tension je perds J’tomberai d’un moment Ă  l’autre » Une Ăąme pour deux , 2017 Texte hallucinĂ©, Ă  la prod agressive et au phrasĂ© imitant un homme saoul – donc hors de lui – Une Ăąme pour deux est souvent rĂ©duit Ă  un texte choc. Mais tant sa position que cet aspect choc devrait nous inciter Ă  le considĂ©rer avec plus d’attention. A prĂ©dater toutes les femmes, Ă  les dĂ©vorer sans aucune conscience, Ă  les aimer tant qu’on les haĂŻt, il est logique de venir s’attaquer Ă  la source de sa propre vie. Le chemin de l’ipsĂ©itĂ© a menĂ© Damso droit Ă  sa mĂšre et il n’aura su que la violer, impitoyablement. Cette derniĂšre l’accueille finalement en son sein, le reconnait comme son fils par le corps J’tai reconnu quand j’ai posĂ© ta verge sur mes lĂšvres.» et provoque un rĂ©veil brutal. Se dĂ©couvrir aura conduit Damso dans sa mĂšre, non comme enfant mais comme homme. Loin de l’innocence originelle qu’il cherchait, Damso a rĂ©vĂ©lĂ© la noirceur de son Ăąme. Et ce mouvement l’aura forcĂ© Ă  devenir autre
 D’oĂč LithopĂ©dion, le cƓur mort dans un corps vivant. Alors que tout le monde attendait le fameux QALF supposĂ© termine l’odyssĂ©e commencĂ©e dans IpseitĂ©, voilĂ  que sort cet album qui ne poursuit pas l’alphabet grec mais reprend pourtant Ă  la fin d’IpsĂ©itĂ© avec le mĂȘme mĂ©decin. Tous les attendus sont dĂ©jĂ  battus en brĂšche. Et c’est bien le doute et l’inattendu qui dominent LithopĂ©dion – album d’ailleurs signĂ© de William Kalubi sur la majoritĂ© des tracks, et non Damso. J’passe trop d’temps Ă  ĂȘtre c’que j’suis pas J’finis par croire qu’j’le suis vraiment » Noir meilleur, 2018 Comment ĂȘtre sĂ»r de quoi que ce soit aprĂšs ce voyage initiatique ? Qui a fini sur le visage de sa propre mĂšre ? Damso doute. D’abord violemment puis de plus en plus calmement jusqu’à finir par la supplique pour la premiĂšre fois de sa carriĂšre. L’homme fort n’est plus que l’ombre de lui-mĂȘme. Les lyrics sont excessivement grossiĂšres, plus encore que sur les prĂ©cĂ©dents opus, mais aussi froides, le flow dĂ©sincarnĂ©es. Damso parle de sexe sans aucune emphase et d’amour comme un rivage inaccessible. Sur le plan des instrumentales aussi, l’album fait un pas de cĂŽtĂ© avec des rythmes moins marquĂ©s et un rapprochement trĂšs fort avec la chanson francophone. L’ensemble fait de LithopĂ©dion un album froid et dĂ©routant. Mais encore une fois, quoi de plus Ă©tonnant quand on voit la fin d’IpsĂ©itĂ© ? Une voix dans le noir. Silence, je ne parle pas Écoute c’que j’ai Ă  dire quand je parle de toi J’veux qu’tu me devines, que tu meures de moi Viens dans ma tĂȘte, ne dis plus un mot J’serai ton paradis si l’enfer est l’autre hey » Silence, 2018 Un des Ă©lĂ©ments les plus forts de LithopĂ©dion est la prĂ©sence des femmes. Si elles Ă©taient jusque-lĂ  omniprĂ©sentes dans l’Ɠuvre de Damso en tant qu’objet ou du moins sujet consommĂ©, elles trouvent une voix dans LithopĂ©dion. Non seulement une voix concrĂšte avec le seul featuring de l’album assurĂ© par AngĂšle, mais aussi une voix dans les dialogues internes de Damso. On avait dĂ©jĂ  eu le droit Ă  quelques noms, parfois mĂȘme des discours rapportĂ©s indirectement mais jamais les femmes n’avaient Ă©tĂ© partie intĂ©grante d’un texte du rappeur. Ici elles deviennent un sujet en miroir, parfois consubstantielles Ă  l’homme, parfois s’arrachant pour se rĂ©vĂ©ler comme pleine altĂ©ritĂ©. Ainsi le texte de Silence sous forme d’un dialogue entre deux entitĂ©s qui parlent sans jamais s’écouter est central. La partie d’AngĂšle parait faible, occupĂ©e majoritairement par l’instrumentale, qu’elle a rĂ©alisĂ©e elle-mĂȘme, et un fredonnement pour reposer une Ăąme dĂ©jĂ  bien fatiguĂ©e. Et la voilĂ  qui rĂ©pĂšte Ta vĂ©ritĂ© n’est pas la mienne ». Oui le grand dĂ©faut d’IpsĂ©itĂ© aura Ă©tĂ© de donner Ă  une expĂ©rience d’homme, et d’un homme spĂ©cifiquement, le statut de vĂ©ritĂ©. A s’enfermer dans l’ipsĂ©itĂ© Damso en est devenu solipsiste – un ĂȘtre qui ne voit de rĂ©alitĂ© qu’en lui-mĂȘme. Dems a eu l’occasion de parler de la polĂ©mique autour de l’hymne pour l’équipe Belge de football Ă  la coupe du monde 20118. AprĂšs se l’ĂȘtre vu retirĂ© suite Ă  des attaques d’associations fĂ©ministes belges, Damso a avouĂ© qu’il ne comprenait pas. Mais cette incomprĂ©hension Ă©tait rĂ©elle et appelait Ă  une considĂ©ration. LithopĂ©dion, c’est cette considĂ©ration. C’est le moment oĂč Damso sent qu’il trouvera la paix dans autrui et non en lui, dans cet ĂȘtre viciĂ© et meurtrier. Jusqu’à l’aveu Ă  double sens de Noir Meilleur Ta beautĂ© s’trouve pas dans tes fesses/Tu vaux beaucoup plus que tu n’crois. ». Les sens se multiplient dans cette phrase. Comme l’indique lyrics genius il y a probablement un jeu de miroir avec Smog je crois pas que ton boule fera l’affaire, ta bouche peut le faire ». Mais c’est lĂ  l’horizon d’attente des fans de Damso qui parle, l’attente de la misogynie. Il y a surtout, Ă  ce moment de l’album, une volontĂ© de dire Ă  une femme qu’il a de la considĂ©ration pour elle. Et un jeu sur le tu » qui rĂ©vĂšle dans le second vers autant de la femme Ă  qui il s’adresse qu’à lui-mĂȘme, si longtemps incapable de voir autre chose chez une femme. Le prĂ©dateur, le pĂ©dophile et Damso Avec LithopĂ©dion William veut tuer Damso, cette figure tellement recroquevillĂ©e dans sa virilitĂ©, carapacĂ©, qu’il s’est calcifiĂ©. Cet ĂȘtre qui l’a conduit au fond d’une noirceur absolue dans un voyage hallucinĂ© Ă  la mode Apocalypse Now. Le cynisme rĂ©siduel de l’album J’suis un enculĂ© c’est pour ça que j’irai au paradis » n’est qu’un leurre la mort est le seul terme central de l’album. Les questionnements autour du sexe sont Ă©vacuĂ©s brutalement dĂšs le dĂ©but de l’album avec Julien. Puceau en chien sur une meuf plus ĂągĂ©e qui l’avait d’jĂ  fait Donc j’ai fait semblant de l’avoir fait, pour faire le grand Pourtant j’étais p’tit, aprĂšs j’ai compris Que quand je serai grand, j’regretterai tout c’qui s’est passĂ© Car finalement, j’ai passĂ© ma vie Ă  vivre Ă  peine De joie mais plutĂŽt de peine, je crois que Le temps passe vite mais qu’on oublie rien de c’qu’on a ratĂ© » 60 annĂ©es, 2018 Il faut bien revenir sur ce son. Julien est le bilan d’ipsĂ©itĂ©. La prĂ©dation ne peut avoir aucune limite, certainement pas celle de l’ñge. Le prĂ©puce venimeux et la peau luisante 
 Amour autoritaire aux sentiments effacĂ©s Aimant dĂ©puceler fillette prĂ©-pubĂšre » Julien, 2018 Les semences se transmettent comme une malĂ©diction, lui-mĂȘme ayant reçu cette derniĂšre Ă  ses 13 ans. La trinitĂ© PĂšre/MĂšre/Enfant a Ă©tĂ© entiĂšrement pervertie par le sexe oĂč souille le corps d’autrui. Damso ne fait que mettre en lumiĂšre une pathologie » sexuelle comme il l’a toujours fait car oui le Damso de Batterie Faible et IpsĂ©itĂ© Ă©tait un monstre. Pas tant justification que remise en contexte, Julien fait figurer le monstre, le pĂ©dophile », pour dĂ©finir par extrapolation ce qu’il a toujours dĂ©crit comme un simple vĂ©cu. Julien n’est pas Damso, il est celui qu’il aurait pu ĂȘtre. C’est le possible de tout homme ou femme pour qui l’autre se rĂ©sume Ă  une proie. Julien vit ses vices et sĂ©vit sans se faire prendre Julien crise, crie et s’écrie pour s’faire entendre » La Damso d’AmnĂ©sie, criminel en notes, et celui de Kietu, semant le doute sur ses actes, ne sont pas bien diffĂ©rents. Julien c’est ton voisin, Julien c’est ton mari oui Julien c’est sĂ»rement l’autre, Julien c’est sĂ»rement lui » Tout le monde est Julien ou Julien est tout le monde. C’est une Ă©pidĂ©mie, est coupable. Quel est le remĂšde ? Et s’il n’existe pas, comment juger ces Ă©tats de fait ? Julien n’est pas qu’un rĂ©cit de la pĂ©dophilie il est un jugement de notre appĂ©tit de sexe. VoilĂ  ce qu’est LithopĂ©dion, un jugement non seulement de Damso mais aussi de son public. L’usage frĂ©quent de la seconde personne du singulier, dans des formes assez claires d’adresse directe au public, rend l’écoute Ă©tonnante. HabituĂ© Ă  l’idĂ©e que Damso Ă©tait un monstre, voilĂ  qu’il nous tire dans le nwar avec lui – libĂ©rant uniquement les femmes au cours de Noir Meilleur, encore que partiellement. Dans cet Ă©clatement, trĂšs Ă©loignĂ© de la cohĂ©rence d’IpsĂ©itĂ©, qu’est LithopĂ©dion il ne ressort au fond qu’une voie la colĂšre contre soi, l’acceptation de l’existence d’autrui, la reconnaissance du mal, l’impuissance face Ă  la rĂ©demption et la mort. William condense tout cela. C’est rien d’bien mĂ©chant, il m’a juste traitĂ© d’nĂšgre des champs Mais c’est rien d’bien mĂ©chant, j’ai juste niquĂ© sa mĂšre sur le champ » Introduction, 2018 Je suis fatiguĂ©, il est trois heures du mat’, un 14 dĂ©cembre J’écris ce texte avec un cognac, des clopes et des cendres » William, 2018 Les tracks ne sont que des scĂšnes dĂ©liĂ©es le long de ce trajet vers la mort. Au dĂ©but Damso Ă©crase celui qui l’insulte, Ă  la fin il est Ă©crasĂ©. S’accepter pour changer enfin Damso n’était qu’une couverture, William est faible. Accepter cette faiblesse, enfin, le temps d’un couplet lui rend son humanitĂ©. Celle d’un homme qui a voulu se soigner par la musique, enfermĂ© dans certains codes – ceux du rap et de la masculinitĂ© – et qui dans l’expĂ©rience de la paternitĂ© semble enfin trouver une forme de salut. William est aussi Damso mais il doit ĂȘtre plus, il doit ĂȘtre avec. Le passage de la femme » Ă  une femme » concrĂ©tise, pour la premiĂšre fois de l’Ɠuvre de Damso, une expĂ©rience. Il n’existe aucun doute sur l’existence de cette femme, la mĂšre de son enfant. Dans la chair le verbe s’est incarnĂ©e et Damso ne peut plus ĂȘtre une ligne de fuite. William est enfermĂ©, seul, mourant Ă  attendre le rĂ©veil de son enfant comme un signal au cƓur de la nuit. J’supplie la vie de m’laisser partir quand ça va trĂšs mal Je prie la nuit, souffre le martyr en attente d’un signal C’est difficile quand ça d’vient facile, mon cƓur a parlĂ© Ça d’vient difficile mĂȘme d’en parler donc j’vais plus trop parler » De peur d’ĂȘtre sobre Ă  peur d’ĂȘtre papa, du chemin j’en ai fait » La vie, une condamnation, l’amour n’est qu’une caution ». Oui LithopĂ©dion est un album dur mais IpsĂ©itĂ© et Batterie Faible l’étaient aussi. Sous le vernis triomphal il n’y avait qu’un homme pitoyable comme tant d’autres. Et il faut bien parler de ces autres. Damso est apparu sur un couplet violent Pinocchio, 2015. L’attendu de l’époque pour un son de rap Ă©tait un punchliner violent et donc majoritairement misogyne. Damso semblait tout Ă  fait correspondre et le public s’est toujours arrangĂ© pour faire rentrer l’ensemble de son Ɠuvre dans cette case, jusqu’à l’absurde. Macarena est devenu un tube de l’étĂ© sur lequel des hommes sautent avant de citer, souriants, les punchlines auxquelles ils s’identifient, oubliant que Damso est le seul perdant dans cette histoire. Je t’ai fait pleurer parce que j’en ai rien Ă  battre, c’est ça la life » Macarena, 2017 Un ami s’est identifiĂ© Ă  cette phrase, content de lui. Pourtant, et la vraie histoire rattrapait en cela celle de Macarena, c’était bien lui qui Ă©tait seul, oubliĂ© et vaincu Ă  la fin. Damso est un rappeur incompris, parfois par William lui-mĂȘme. Il est le reflet d’une Ă©poque oĂč les femmes sont rĂ©duites Ă  des bons mots sur 16 mesures pour un public de lion. En tentant sa psychanalyse Damso a convoquĂ© un public immense Ă  ses sĂ©ances, bien plus qu’attendu et que prĂ©visible au vu de la difficultĂ© de sa musique. Et finalement il a pu tous nous entraĂźner dans un tourbillon dĂ©stabilisant d’oĂč ressort un message changez. Le 16 DĂ©cembre 2018, Ă  Bruxelles, en concert devant des milliers de personnes, Damso dĂ©dicace la mĂšre de ses enfants aprĂšs avoir livrĂ© William. Il sort de scĂšne peu de temps aprĂšs, ayant au passage offert quelques conseils sur la crĂ©ation. Damso est mort, au moins en partie, et William nous invite Ă  faire de mĂȘme. LithopĂ©dion n’apporte aucune solution Ă  la grande question du vide existentiel si ce n’est l’amour. Et si ce dernier reste une forme d’irrĂ©alisable et peut-ĂȘtre mĂȘme d’illusion, une chose est certaine un homme qui ressemble Ă  Damso ne pourra jamais le trouver. Il ne peut que dĂ©truire, pas aimer. Damso est un salaud qui meurt une premiĂšre fois en esprit dans IpsĂ©itĂ© avant de conjurer la mort de se saisir de lui Ă  la fin de LithopĂ©dion. Changez. Ecoutez. Aimez. Autrui a une voix et c’est probablement la voie du salut.