LeprĂ©fet de la Manche a signĂ© les arrĂȘtĂ©s autorisant la destruction des barrages hydroĂ©lectriques de Vezins et La Roche-qui-Boit, situĂ©s sur la SĂ©lune, Ă  ANNONCE Le prĂ©fet de la Manche a signĂ© les arrĂȘtĂ©s autorisant la destruction des barrages hydroĂ©lectriques de Vezins et La Roche-qui-Boit, situĂ©s sur la DescriptionContact. Le Sentier du Lac de La GruyĂšre offre un panorama splendide sur le lac et les PrĂ©alpes. Cette Ă©tape vous fait dĂ©couvrir les fermes et bĂątisses typiques de La GruyĂšre. De Rossens, vous franchissez les 320 m du barrage entre lac et abĂźme. Du barrage de Rossens, une montĂ©e vers le golf de Pont-la-Ville vous attend, la Lecoup d’envoi de la vidange du barrage de La Roche-qui-Boit s’est fait le lundi 16 mai 2022. Trois Ă  cinq semaines aprĂšs, le lac aura disparu comme Read more on ouest-france.fr. EDF; Normandie; Énergie; Granville; Énergie NuclĂ©aire Lebarrage de la Roche Qui Boit Barrage Ă  voutes multiples Construit en 1919 Par les forces motrices de la SĂ©lune Soumis Ă  autorisation 16m de haut 13 m de chute 125 m de longueur en crete PropriĂ©tĂ© EDF. Le barrage de Vezins Barrage Ă  voutes multiples construit en 1932 Par les forces motrices de la SĂ©lune Soumis Ă  concession de l’Etat 36 m de haut 30 m de chute 278 m Ladestruction du barrage de la Roche qui Boit a dĂ©marrĂ© Ă  Ducey-les-ChĂ©ris (Manche), lundi 20 juin. En ce moment, deux grosses pelles cassent l’ouvrage qui date de 1919. « Ils ont commencĂ© par LaSĂ©lune est un fleuve cĂŽtier qui se jette dans la baie du Mont Saint-Michel, dans le dĂ©partement de la Manche. Deux barrages hydroĂ©lectriques de 35 et 15 mĂštres ont Ă©tĂ© construits dans la premiĂšre moitiĂ© du 20e siĂšcle : le barrage de Vezins et celui de La Roche-Qui-Boit, modifiant profondĂ©ment le cours d’eau, les paysages, la faune et la flore. La remise en Ă©tat Dautre part les barrages piĂšgent les sĂ©diments, qui s'accumulent et concentrent les polluants dans le bassin de retenue des eaux. L'absence d'apport de Lebarrage normand de La Roche-qui-boit est dĂ©jĂ  mĂ©connaissable Depuis lundi 20 juin 2022, Cardem s’attaque Ă  la dĂ©molition du barrage de La Roche-qui-boit, Ă  Ducey Les-ChĂ©ris (Manche) dans lequel AmĂ©nagementspaysagers de sault-brenaz : passe Ă  poissons au barrage de Villebois. Projets similaires. Zoom DĂ©tails. La Roche Qui Boit – SĂ©lune. Zoom DĂ©tails. Étude GrĂ©oux-Les-Bains. Zoom DĂ©tails. Site Abeille – Bourg lĂšs Valence (26) Zoom DĂ©tails. Le Pouzin. Zoom DĂ©tails. Hydroliennes de GĂ©nissiat . Zoom DĂ©tails. Site multi-usages Ă  Sainte Tulle. Zoom DĂ©tails. 2yi7DdE. SituĂ© Ă  4,1 km en aval de l'ancien site de production hydroĂ©lectrique de Vezins sur les communes de Ducey-Les-ChĂ©ris et Saint-Laurent-de-Terregatte, le barrage de La-Roche-Qui-Boit LRQB a pour rĂŽle de produire de l'Ă©lectricitĂ© renouvelable et servait Ă  attĂ©nuer les variations de dĂ©bit liĂ©es au fonctionnement du site de Vezins. Sa mise en service date de 1919. Il s'agit d'un barrage Ă  voĂ»tes multiples et contreforts de 15 m de haut et 125 m de long. Sa production est Ă©quivalente Ă  la consommation de 1 250 habitants 3 GWh/an. La retenue de LRQB est de 30 ha et de 1,5 million de m3 d'eau. Enfin, il est composĂ© de deux groupes de production d'une puissance totale de 1,6 MW. Une brĂšche dans le barrage Les travaux du chantier du barrage de La Roche-qui-Boit dĂ©buteront par la rĂ©alisation d'une brĂšche dans le barrage, afin de permettre le passage d'une Ă©ventuelle crue dite "millĂ©nale" et ainsi garantir la sĂ»retĂ© de l'ouvrage en cours de dĂ©molition et la sĂ©curitĂ© des intervenants en cas de crue. La rive gauche du barrage, puis la droite, comprenant l'usine et l'ancienne maison dite "de la direction", aujourd'hui insalubre, seront ensuite dĂ©truites. Le lit naturel de la SĂ©lune sera alors reconstituĂ© sur les recommandations d'une paysagiste afin de garantir la parfaite intĂ©gration du site dans son environnement tout en conservant des traces du patrimoine industriel. Par ailleurs, les matĂ©riaux issus du chantier seront rĂ©utilisĂ©s Ă  cet effet pour limiter le bilan carbone. Le planning De juin 2020 Ă  mars 2021 retrait des sĂ©diments de la retenue du barrage. Afin de reprofiler le lit de la vallĂ©e de la SĂ©lune et d'Ă©viter que les sĂ©diments soient transfĂ©rĂ©s Ă  l'aval du barrage de La-Roche-Qui-Boit, EDF procĂ©dera Ă  leur retrait Ă  compter de cet Ă©tĂ©. En avril 2021, vidange de la retenue du barrage de La-Roche-qui-Boit. La vidange, trĂšs encadrĂ©e, sera rĂ©alisĂ©e progressivement afin de garantir la qualitĂ© de l'eau qui sera suivie Ă  l'aval du barrage oxygĂšne dissous, taux de matiĂšre en suspension.. en temps rĂ©el lors de la phase d'abaissement. Pendant cette opĂ©ration, les poissons seront recueillis par un pĂȘcheur professionnel. Le site hydroĂ©lectrique de La-Roche-Qui-Boit arrĂȘtera de produire de l'Ă©lectricitĂ© au dĂ©but de la vidange. De mai 2021 Ă  fĂ©vrier 2022, on passera alors au dĂ©mantĂšlement du site de production hydroĂ©lectrique de La-Roche-Qui-Boit. PrĂ©sentation et histoire des barrages Les deux barrages hydroĂ©lectriques de la SĂ©lune, ont Ă©tĂ© construits entre le village de Saint- Hilaire-du-HarcouĂ«t et de Ducey Ă  environ 10 km, Ă  vol d’oiseau, de l’embouchure pour celui de la Roche-qui-Boit et 15 km pour celui de Vezins Figure Figure Les barrages de Vezins et de la Roche-qui-Boit sur la SĂ©lune R. LĂ©tondot, 2019, d’aprĂšs Germaine, 2013 et Vincent M, 2016 Figure CaractĂ©ristiques des barrages de Vezins et de la Roche-qui-Boit DDTM 50, 2011 Le premier barrage Ă  ĂȘtre Ă©rigĂ© par la SociĂ©tĂ© des forces motrices de la SĂ©lune fut celui de la Roche-qui-boit dont les travaux ont durĂ© quatre ans, de 1915 Ă  1919 SAGE SĂ©lune, 2001. De type rectiligne Ă  voĂ»tes multiples Ă  contreforts DDTM 50, 2011 il se situe entre les communes de Ducey et de Saint-Laurent-de-Terregatte Figure Ses 16m de hauteur, 125m de long et les 1,5 millions de mÂł d’eau qu’il retient dans sa retenue longue de 4 km Laslier, 2018 ; SAGE SĂ©lune, 2001 le place tout juste au-dessus du seuil des 15m dĂ©finissant, selon la Commission Internationale des Grands Barrages CIGB, un grand barrage Figure Il entraĂźne une turbine hydroĂ©lectrique d’une puissance de 2180 kW et produit, en moyenne, 7 millions de kilowattheures par an qui ont longtemps servi de compensation au barrage de Vezins plus en amont SAGE SĂ©lune, 2001 ; DDTM 50, 2011 Figure Il fut dĂ©cidĂ© que ce second barrage, mesurant 36m de haut et 278m de long, plus du double de celui de la Roche-qui-Boit, soit construit dans le but d’augmenter la production hydroĂ©lectrique jugĂ©e Ă  l’époque trop insuffisante SAGE SĂ©lune, 2001 ; DDTM 50, 2011 Figure Le barrage de Vezins, Ă©galement de type voĂ»tes Ă  multiple contreforts mais courbĂ©, se trouve Ă  la limite des communes de Vezins et de Saint-Laurent-de-Terregatte DDTM 50, 2011 Figure et Le chantier de cet ouvrage, qui servira durant la Seconde Guerre mondiale Ă  l’alimentation de l’Arsenal de Cherbourg et du mur de l’Atlantique, dĂ©butera en 1929 pour se terminer en 1932 DDTM 50, 2013. La puissance de sa centrale, estimĂ©e au maximum Ă  13 500 kW, dĂ©passe largement celle de son prĂ©dĂ©cesseur et permet de fournir jusqu’à 20 millions de kWh par an Figure Sa retenue s’étale sur 19 km en amont du barrage et retient plus de 19 000 000 mÂł d’eau SAGE SĂ©lune, 2001 ; DDTM 50, 2011. En raison de sa position en amont de la Roche-qui-boit, le barrage Vezins n’est pas concernĂ© par l’obligation d’un dĂ©bit rĂ©servĂ© qui s’élĂšve Ă  2mÂł/s, soit 1/5 du module, pour ce dernier DDTM 50, 2011 Figure Toutefois, ces deux ouvrages sont bien soumis Ă  la rĂ©glementation concernant leur vidange dĂ©cennale DDTM 50, 2011. De par leur hauteur et la taille de leur retenue ces barrages font de la SĂ©lune un cours d’eau remarquable au sens gĂ©ographique du terme. En effet, entravĂ© depuis plus de 90 ans ce fleuve Ă  connu lors de la construction ce ces ouvrages un vĂ©ritable bouleversement dans sa dynamique fluviale et son Ă©quilibre hydromorphologique. Ils ont Ă©galement Ă©tĂ© porteur d’un dĂ©veloppement Ă©conomique de la vallĂ©e notamment avec l’installation d’une base de loisir, celle de la Mazure, sur le lac de Vezins. De mĂȘme, de nombreux pĂȘcheurs d’espĂšces lentiques y ont trouvĂ© un lieu oĂč pratiquer leur activitĂ© plusieurs cabanons se sont construits tout au long de la retenue. Il est Ă©galement possible d’évoquer la production hydroĂ©lectrique qui, bien que modĂ©rĂ©e, reprĂ©sentent tout de mĂȘme une source d’énergie renouvelable qui, dans le contexte actuel n’est pas nĂ©gligeable. Ainsi, il apparaĂźt nĂ©cessaire de prĂ©senter de quelles maniĂšres ces ouvrages impactent la SĂ©lune et notamment en ce qui concerne ses principaux paramĂštres hydro-sĂ©dimentaires qui vont avoir une incidence sur la gĂ©omĂ©trie du fleuve. Ces variables seront d’ailleurs, en raison du systĂšme de processus-rĂ©ponse expliquĂ© prĂ©cĂ©demment, Ă  l’origine de la dĂ©gradation de l’état Ă©cologique du cours d’eau, principale motivation de l’arasement de ces deux barrages. Impacts des barrages sur les flux liquides et solides de la SĂ©lune La SĂ©lune est, Ă  l’origine, un cours d’eau du Sud-Manche dont le rĂ©gime hydrologique est rythmĂ© par la saisonnalitĂ© des prĂ©cipitations de cette rĂ©gion et les quelques rĂ©serves d’eau souterraines prĂ©sentes dans les fissures du Massif Armoricain SAGE SĂ©lune, 2001. La construction des barrages Ă  par consĂ©quent, complĂštement bouleversĂ© ces conditions naturelles » de contrĂŽle des dĂ©bits. Le rĂ©gime du fleuve s’est ainsi trouvĂ© modifiĂ©, d’une part par la crĂ©ation de retenues de 151 ha Vezins et de 30 ha La Roche-qui-boit, mais Ă©galement par la rĂ©gulation anthropique des dĂ©bits entre l’amont et l’aval de ces ouvrages. Il est donc intĂ©ressant de montrer dans quelles mesures les barrages influencent les dĂ©bits dit naturels » et notamment des les dĂ©bits de crues ou d’étiages. Dans cette objectif, plusieurs travaux ont Ă©tĂ© menĂ©s grĂące Ă  des comparaisons amont/aval de ces flux liquides pour mettre en Ă©vidence le rĂŽle des barrages en gĂ©nĂ©ral mais Ă©galement en pĂ©riode d’extrĂȘme hydrologique. Ainsi, une premiĂšre Ă©tude mise en place par le bureau d’étude Egis eau en 2012 pour dĂ©montrer, grĂące Ă  la reconstitution des dĂ©bits entrant et sortant du barrage de Vezins dont les valeurs ont notamment Ă©tĂ© fournis par EDF, l’influence du barrage de Vezins sur les flux hydriques en aval des deux barrages DDTM 50, 2012. Cette expertise permet, grĂące Ă  la synthĂšse d’une autre Ă©tude hydrologique menĂ©e par EDF en 2004, de montrer que les dĂ©bits estimĂ©s entrant dans la retenue de Vezins sont globalement bien restituĂ©s en aval du barrage de la Roche-qui-boit Ă  Saint-Aubin-de- Terregatte, lĂ  ou se situe la station hydrologique du Pont de Signy installĂ©e en 1990 DDTM 50, 2012 Figure Toutefois, lorsque ces dĂ©bits tendent Ă  dĂ©passer les 50mÂł/s Ă  Vezins, la retenue de ce second barrage aurait pour effet d’accroĂźtre les dĂ©bits Ă  la station de Signy comme le montre la plus grande dispersion des points sur le graphe de comparaison DDTM 50, 2012 Figure Une analyse plus fine Ă  ensuite Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e sur le rĂŽle des barrages lors des extrĂȘmes hydrologiques et notamment des crues dont le dĂ©bit dĂ©passait les 50 mÂł/s. Celle-ci a rĂ©vĂ©lĂ© que les barrages pouvaient impacter leur temporalitĂ© mais Ă©galement leur intensitĂ© sur les 8 crues ayant eu lieu entre 1974 et 2000 et dont les donnĂ©es sont disponibles DDTM 50, 2012. Ainsi, il a Ă©tĂ© mis en Ă©vidence que dans 50 % des cas, le pic de crue avait 2 Ă  6 heures de retard Ă  Saint-Aubin-de- Terregatte et qu’il aurait donc pu se produire plus tĂŽt sans les barrages DDTM 50, 2012. De mĂȘme, sa durĂ©e Ă  Ă©tĂ© supĂ©rieure de 2 Ă  4 heures dans 25 % des cas en aval mais l’effet Ă  Ă©tĂ© nul ou nĂ©gligeable dans les 25 % des cas restant DDTM 50, 2012. En ce qui concerne l’écrĂȘtement, celui-ci n’a Ă©tĂ© que de 5 Ă  10 % dans 40 % des cas et nul ou nĂ©gligeable dans 60 % des cas DDTM 50, 2012. Les barrages de Vezins et de la Roche-qui-boit impactent donc les dĂ©bits liquides mais n’aurait qu’un rĂŽle mineur sur l’écrĂȘtement des crues. Au dĂ©but des travaux ayant pour objectif la suppression des barrages, en 2015, une station hydrologique fut donc installĂ©e au Pont de Virey, en amont de la retenue du barrage de Vezins, afin de complĂ©ter les connaissances quant aux effets des barrages sur les dĂ©bits. MalgrĂ© le manque de donnĂ©es sur un temps suffisamment long pour en tirer de rĂ©elles conclusions, les dĂ©bits horaires enregistrĂ©s entre janvier 2015 et mai 2019 permettent d’étudier le rĂŽle des barrages en pĂ©riode de crue mais Ă©galement d’étiage Ndom et al., 2019. Ces donnĂ©es nous permettent tout de mĂȘme de Figure Comparaison entre les dĂ©bits entrant Ă  Vezins et en aval de la Roche-qui-Boit DDTM 50, 2012 rĂ©aliser une comparaison entre le nombre d’heure durant lesquelles le dĂ©bit enregistrĂ© est supĂ©rieur au dĂ©bit biennal de crue sur cette pĂ©riode entre l’amont et l’aval des barrages et entre le nombre d’heure durant lesquelles le dĂ©bit enregistrĂ© est infĂ©rieur au dĂ©bit moyen minimal annuel sur 3 jours consĂ©cutifs VCN3 Figure La reprĂ©sentation graphique de ces donnĂ©es nous renseigne sur les deux effets principaux des barrages sur les flux hydriques. En pĂ©riode de crue, les barrages ont tendance Ă  Ă©crĂȘter plus ou moins fortement les dĂ©bits. On retrouve en effet une diffĂ©rence du nombre d’heure dĂ©passant le dĂ©bit biennal de crue variant de 3 Ă  134 heures entre l’amont des barrages et l’aval Figure Le dĂ©bit devant, selon la logique, est toujours supĂ©rieur en aval du cours d’eau, cela montre l’effet retenue des barrages qui stockent une partie des flux venant de l’amont. Pour exemple, en janvier 2018 le dĂ©bit biennal de crue Ă  Ă©tĂ© atteint 347 heures Ă  Virey pour seulement 213 Ă  Signy Figure De mĂȘme, il semblerait que les retenues des barrages permettent un soutien des Ă©tiages en aval lors de la saison des basses eaux. Alors qu’à Virey le VCN3 est atteint de 36 Ă  669 heures pour les mois concernĂ©s il n’est quasiment jamais atteint sur ces mĂȘmes pĂ©riodes Ă  Signy Figure Il est Ă©galement possible de Figure Etude comparative des dĂ©bits lors des pĂ©riodes de crue ou d’étiage entre l’amont et l’aval des barrages D’aprĂšs les donnĂ©es de l’INRA, R. LĂ©tondot, 2019 noter que depuis la premiĂšre vidange ayant eu lieu durant l’étĂ© 2018, les diffĂ©rences de dĂ©bit semblent moins marquĂ©es. Toutefois, des donnĂ©es complĂ©mentaires seraient nĂ©cessaire pour vĂ©rifier cette hypothĂšse du rĂŽle que joueraient les barrages durant les pĂ©riodes de crues et d’étiage. Cette perturbation dans les flux liquides de la SĂ©lune se rĂ©percutent Ă©galement sur les autres Ă©changes qui s’opĂšrent entre l’amont et l’aval du bassin versant. C’est notamment le cas des flux solides. En effet, Ă  l’approche de l’ouvrage l’élargissement de la section et la diminution de la pente d’eau induit une perte rapide d’énergie qui se traduit par une sĂ©dimentation massive » DDTM 50, 2011. Le volume de ces sĂ©diments a d’ailleurs Ă©tĂ© estimĂ©, en 2004, Ă  1,4 millions de mÂł dans la retenue de Vezins et est majoritairement constituĂ© de limons et de sable DDTM 50, 2011. La concentration des matiĂšres en suspension MES est alors bien plus importante dans la retenue du barrage qu’en aval notamment lors des pics de crue Ndom et al., 2019 Figure Les particules fines migrant vers l’aval ont tout de mĂȘme eu tendance Ă  augmenter suite Ă  l’ouverture du barrage de Vezins lors de l’annĂ©e 2017-2018 Figure Concernant la charge grossiĂšre, l’analyse de la granulomĂ©trie mĂ©diane des tĂȘtes et milieux de radiers en aval de la Roche-qui-boit dĂ©montre l’absence d’une rĂ©elle perturbation provoquĂ©e par les barrages. En effet, la grande variabilitĂ© de la taille des particules de ces radiers signifie que, Ă  priori, les barrages n’engendreraient pas, ou dans une moindre mesure, les processus habituellement observĂ© en aval des retenues ajustement liĂ© au dĂ©ficit sĂ©dimentaire, diminution de la taille des particules
 Figure Rollet, 2019. Figure Concentration en MES entre l’amont et l’aval des barrages sur la pĂ©riode 2016-2018 D’aprĂšs Ndom et al., 2019 Les barrages de la SĂ©lune, et particuliĂšrement celui de Vezins, ont donc une influence parfois marquĂ©e sur les diffĂ©rents flux du fleuve. Cela engendre une forte modification de la dynamique fluviale, notamment en amont des ouvrages, qui se traduit par une altĂ©ration de l’hydromorphologie dans l’ancienne zone de retenue qui n’est pas sans consĂ©quence sur l’état Ă©cologique du fleuve. RĂ©percussions des modifications hydromorphologiques sur l’état Ă©cologique du fleuve Avec le nouvel Ă©quilibre dynamique qui s’est mis en place en amont du barrage de Vezins depuis sa construction, l’état Ă©cologique de la SĂ©lune a Ă©voluĂ© et s’est progressivement dĂ©gradĂ©. En effet, la crĂ©ation d’un lac de retenue engendre, comme nous l’avons prĂ©cĂ©demment expliquĂ©, une dĂ©tĂ©rioration de la qualitĂ© de l’eau et des habitats aquatiques sur la riviĂšre et la SĂ©lune ne dĂ©roge pas Ă  la rĂšgle Souchon et Nicolas, 2011, DDTM 50, 2011. Une attention particuliĂšre sera portĂ©e ici Ă  l’espace correspondant Ă  la retenue du barrage de Vezins de par le choix du lieu d’étude. Les barrage de Vezins et de la Roche-qui-Boit impactent les flux liquides et modifient et solide au sein des anciennes zones de retenues. Toutefois, cette sĂ©dimentation et cette turbiditĂ© aggravent le phĂ©nomĂšne de colmatage du substrat et donc des zones potentielles de frayĂšres des poissons migrateurs Cholley et al., 2015. De plus, ces sĂ©diments n’étant pas remobilisĂ©s par le cours d’eau des Ă©lĂ©ments nocifs Ă  la vie viennent s’y stocker. MalgrĂ© que ce phĂ©nomĂšne soit relativement peu observĂ© sur la SĂ©lune DDTM 50, 2011 on note tout de mĂȘme que certaines concentrations en mĂ©taux lourds cadmium, cuivre, zinc
 dĂ©passent ponctuellement les seuils de bonne qualitĂ© des eaux, notamment au niveau de la confluence de l’Yvrande DDTM 50, 2011 ; Cholley et al. 2015. Des constats similaires ont Ă©galement Ă©tĂ© faits sur les taux des composĂ©s azotĂ©s proches du seuil critique de 50 mg/l ou la concentration en oxygĂšne qui peut parfois descendre un peu trop Cholley et al. 2015 ; DDTM 50, 2011. Hormis la qualitĂ© physico-chimique de l’eau et des sĂ©diments de la retenue qui, sur la SĂ©lune, sont en partie la cause de la dĂ©gradation de l’équilibre biotique, l’implantation du barrage de Vezins Ă  Ă©galement engendrĂ© l’homogĂ©nĂ©isation des faciĂšs d’écoulement qui reflĂšte la diversitĂ© des habitats piscicoles DDTM 50, 2011 ; Cholley et al. 2015. En effet, la typologie le montre bien, le linĂ©aire du cours d’eau en amont de l’ouvrage a Ă©tĂ© complĂštement homogĂ©nĂ©isĂ© rĂ©duction de la pente et de la vitesse d’écoulement, ennoiement du fond de vallĂ©e, perte de sinuosité  Figure Figure La SĂ©lune en 2006 au niveau du lac Vezins Daniel Denis, Le sous-systĂšme en amont du barrage a donc peu Ă  peu Ă©tĂ© colonisĂ© par des espĂšces lentiques carpes, gardons, perches, brochets
 en dĂ©pit des espĂšces typiques de ce fleuve salmonicole truites, saumons
 Cholley et al., 2015. Une Ă©tude d’Aquascop, un bureau d’étude de recherche environnementale, a d’ailleurs rĂ©vĂ©lĂ© que la part des faciĂšs lentiques s’élevait Ă  75 % dans la retenue DDTM 50, 2011. Ce changement d’écosystĂšme n’est pas nĂ©gatif en soi mais le problĂšme de la qualitĂ© de l’eau ne permet pas non plus Ă  ces espĂšces de se dĂ©velopper convenablement notamment en raison du risque d’eutrophisation DDTM 50, 2011. Pourtant, la SĂ©lune possĂšde un important potentiel d’accueil des espĂšces amphihalines truites, saumons, anguilles, aloses
 qui dĂ©passe mĂȘme celui de sa voisine la SĂ©e DDTM 50. MalgrĂ© cela, seul un tiers du cours d’eau leur est accessible en raison des barrages et entraĂźne le dĂ©classement de la SĂ©lune en tant que meilleure riviĂšre Ă  Saumon de la rĂ©gion DDTM 50, 2001. La population piscicole n’est Ă©galement pas la seule Ă  ĂȘtre impactĂ©e par le barrage et les plantes, les macro-invertĂ©brĂ©s ou encore d’autres espĂšces aquatiques telles que les Ă©crevisses subissent les consĂ©quences de l’ennoiement de leur habitat DDTM 50, 2013. Toutefois, ce travail de recherche portant plutĂŽt sur la potentielle recolonisation piscicole de la SĂ©lune nous ne dĂ©taillerons pas ces aspects ici. Ces espĂšces serviront tout de mĂȘme dans l’évaluation des indices de la qualitĂ© biologique du milieu dont nous allons faire une synthĂšse. Il existe en effet plusieurs indices normalisĂ©s permettant d’évaluer la qualitĂ© biologique d’un cours d’eau et qui prennent en compte diffĂ©rents paramĂštres sur les populations vĂ©gĂ©tales et animales de celui-ci. On trouve l’Indice Biologique DiatomĂ©e IBD Ă©tabli dans le but d’apprĂ©cier la qualitĂ© de l’eau grĂące Ă  la prĂ©sence d’algues microscopiques contenues dans l’eau. Celui-ci reste relativement bon sur la SĂ©lune sauf depuis 2006 notamment en amont du barrage classe de qualitĂ© moyenne » Ă  Saint-Aubin-de-Terregatte DDTM 50, 2011. Toujours en ce qui concerne les vĂ©gĂ©taux, qui sont le reflet de la qualitĂ© d’un cours d’eau, l’Indice Biologique Macrophytes en RiviĂšre IBMR qui concerne cette fois les vĂ©gĂ©taux aquatiques visibles Ă  l’Ɠil nu dĂ©passe Ă©galement des seuils critiques sur la SĂ©lune avec des niveaux de trophies moyens Ă  Ă©levĂ©s avec une importante variabilitĂ© spatiale entre l’amont et l’aval des barrages ainsi qu’en fonction des annĂ©es Ă©tudiĂ©es DDTM 50, 2011. Au niveau faunistique l’Indice Biologique Global NormalisĂ© IBGN est lui trĂšs utilisĂ© et permet d’apprĂ©hender vĂ©ritablement la qualitĂ© de l’état Ă©cologique. Effectivement, celui-ci s’intĂ©resse aux macro-invertĂ©brĂ©s qui sont considĂ©rĂ©s comme de trĂšs bons indicateurs biologiques » DDTM 50, 2011 car Ă©tant sĂ©dentaires ils subiront forcĂ©ment les perturbations hydromorphologiques DDTM 50, 2011. AprĂšs un suivi depuis 2000, il apparaĂźt que les populations de macro-invertĂ©brĂ©s restent de bonne qualitĂ© avec une lĂ©gĂšre dĂ©gradation depuis 2006 DDTM 50, 2011. Une comparaison de cet indice sur 4 ans entre l’amont et l’aval des barrages a Ă©galement permis de mettre en Ă©vidence l’incidence des barrages et des retenues sur la qualitĂ© biologique du cours d’eau. Ainsi, alors que cet indice est trĂšs bon hors de la zone d’influence des barrages, sa note globale baisse rapidement au niveau de la zone de retenue DTTM 50, 2011. Le dernier indice dont il sera question et qui nous intĂ©resse le plus dans le cadre de cette Ă©tude de la rĂ©silience de la SĂ©lune, est l’Indice Poisson RiviĂšre. En effet celui-ci consiste globalement Ă  comparer le peuplement de poissons en place Ă©chantillonnage gĂ©nĂ©ralement effectuĂ© par pĂȘche Ă©lectrique au peuplement attendu en situation de rĂ©fĂ©rence dans des conditions pas ou peu altĂ©rĂ©es par l’action humaine » DDTM 50, 2011. Cet indice permet donc de rendre compte de l’influence des barrages sur la population piscicole de la SĂ©lune. Son Ă©volution depuis 1995 Figure montre une forte variabilitĂ© qui s’explique par la prĂ©sence des espĂšces cyprinicoles dans la retenue du barrage. De plus sa valeur est parfois critique comme en 1996 et en 2007 DDTM 50, 2011. MĂȘme si cet indice illustre une relative bonne qualitĂ© du paramĂštre piscicole le Plan DĂ©partemental pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion des ressources piscicoles PDPG de la Manche classe tout de mĂȘme la SĂ©lune comme fleuve salmonicole dĂ©gradĂ© DDTM 50, 2011. La perturbation matĂ©rialisĂ©e par le barrage de Vezins a donc entraĂźnĂ© une modification de l’hydromorphologie du fleuve compromettant son Ă©tat Ă©cologique dans son ensemble et notamment au niveau de la population piscicole et de ses habitats par l’homogĂ©nĂ©isation des conditions d’écoulements et les processus de sĂ©dimentation en amont de l’ouvrage. Transition La SĂ©lune est un fleuve qui possĂšde la particularitĂ© d’ĂȘtre entravĂ© par deux grands barrages, Vezins et la Roche-qui-boit, depuis prĂšs de 90 ans. Construits dans le but de dĂ©velopper la vallĂ©e et de produire une Ă©nergie renouvelable ils sont devenus, progressivement, partie intĂ©grante du paysage. Toutefois, lorsque les Ă©tudes sur les effets des barrages ont commencĂ© Ă  se multiplier, leurs impacts sur la dynamique fluviale du fleuve et son hydromorphologie ont soulevĂ© beaucoup de questions quant Ă  leur incidence sur l’état Ă©cologique du milieu. AprĂšs que les Ă©tudes prescrites par la DC La destruction du barrage hydroĂ©lectrique de Vezins, Ă  30 km du Mont-Saint-Michel, a dĂ©butĂ©, a-t-on appris jeudi auprĂšs de la prĂ©fecture, "un moment historique" pour les riviĂšres europĂ©ennes selon WWF. "Les travaux ont commencĂ© il y a plusieurs semaines. Mais depuis hier ils sont visibles avec un trou de 5 mĂštres par quatre" dans l'Ă©difice bĂąti sur la SĂ©lune, a indiquĂ© Ă  l'AFP le sous-prĂ©fet d'Avranches, Gilles Traimond. "Cette brĂšche dĂ©finitive dans cet Ă©difice de 26 mĂštres de haut donne le coup d'envoi de la destruction de barrage la plus importante jamais rĂ©alisĂ©e en Europe", s'est fĂ©licitĂ©e l'association de protection de l'environnement WWF dans un communiquĂ©. Deux autres brĂšches de mĂȘme dimension vont ĂȘtre percĂ©es d'ici Ă  fin juin. Le reste de la destruction et la remise en Ă©tat du site s'Ă©taleront sur toute l'annĂ©e 2019, selon le sous-prĂ©fet. Les travaux, d'un montant d'un peu de moins de 5 millions d'euros, sont menĂ©s par l'entreprise bretonne Charier, selon le haut fonctionnaire. Un second barrage de la SĂ©lune, dit de "la Roche qui boit", doit ĂȘtre dĂ©truit "probablement en 2020", selon le sous-prĂ©fet. Ces destructions avaient Ă©tĂ© annoncĂ©e en 2017 par Nicolas Hulot alors ministre de la Transition Ă©cologique, aprĂšs plusieurs annĂ©es d'hĂ©sitations. M. Hulot avait alors parlĂ© d'une "opĂ©ration unique en Europe" devant contribuer Ă  la "reconquĂȘte de la biodiversitĂ©" et Ă  la lutte contre le "changement climatique". "90 km de cours d'eau seront entiĂšrement ouverts Ă  la reconquĂȘte de la biodiversitĂ©", avait prĂ©cisĂ© le ministĂšre en 2017. En 2010, la cour administrative d'appel de Nantes avait mis en demeure EDF d'"assurer la circulation des grands migrateurs au droit des ouvrages de La Roche-qui-Boit et de Vezins" avant 2014. Avant la destruction, une dĂ©licate vidange du barrage de Vezins a Ă©tĂ© menĂ©e en 2018. PrĂšs m3 de sĂ©diments sur lesquels il y avait suspicion de pollution avaient auparavant Ă©tĂ© confinĂ©s sur place, pour 20 millions d'euros, selon l'Etat. La derniĂšre vidange intervenue en 1993 sur ce barrage avait provoquĂ© une grave pollution de la baie du Mont, classĂ©e au patrimoine mondial de l'Unesco. Le barrage de Vezins 26 mĂštres de haut, 280 mĂštres de long, propriĂ©tĂ© de l'Etat, et celui de La Roche-qui-Boit, propriĂ©tĂ© d'EDF, datent respectivement de 1916 et 1926 et produisaient en 2012 0,04% de la production Ă©lectrique française.